jeudi 7 mai 2009

Indochine: Alice And June Tour DVD.



« L'amour, c'est le physique, c'est l'attrait charnel, c'est le plaisir reçu et donné, c'est la jouissance réciproque… » Paul Léautaud, Ecrivain français.

Difficile de mettre en image pareille union. Le nouveau DVD de Indochine n’est pas aussi voluptueux qu’on l’aurait souhaité. Les corps se confondent, l’union est belle, épuisante. Les partenaires se donnent sans retenue. Mais le rythme est bien trop agité pour satisfaire. Un coït ininterrompu, qui ne prend pas le temps de se poser. Le montage impressionne ou rebute. Les plans serrés en fosse semblent fouillis, insérés sans ménagement. Les râles de Nicola, excusables dans la beauté d’un concert en salle, semblent lourds dans le salon. La voix tressaute, mais ne donne pas le même frisson et se perd dans l’urgence du live. Pourtant, l’entrée en scène tient toujours en haleine. Des images entêtantes, un rythme entraînant, un rideau virevoltant, se mêlent aux courbes de la jeune fille au tambour. Le rythme cardiaque se met en branle. C’est au son électrique de Dunkerque que le Zénith s’embrase. Lentement, la tension monte, le désir grandit. Le Vibrator s’insinue sous les jupes.
Sur les planches, l’émotion est intacte, chez soi, c’est plus ambigu. Ensorceleur, Monsieur Sirkis, est seul maître à bord, pour le plus grand plaisir de demoiselles faussement libertines (Sperm receiver). Les gouttes perlent sur les décolletés. Un public de fidèles, lui aussi, à l’honneur, qui honore la belle Indochine. Le chanteur semble, une nouvelle fois, étourdi par une telle communion, magnifiée par quelques images chocs (Club Paramount en tête).
Malgré les ratés de l’étreinte, le spectateur retourne au DVD avec envie. La première fois n’est jamais d’exception. On prend alors plaisir à redécouvrir les formes aguicheuses de ce témoignage authentique. Le spectacle semble ne pas avoir été retouché. Il est à prendre avec ses erreurs. Les suppléments sont davantage intéressants que ceux d’un 3.6.3 bourré jusqu’à plus soif. Certaines vues du Zénith ébranlent les mirettes, même si d’inconvenants téléphones portables brisent parfois le rêve.
Difficile donc, voir impossible, de retranscrire la furie animale d’un concert indochinois. Pas aussi convaincant en vidéo qu’en salle, le Alice And June Tour restera néanmoins dans toutes les mémoires de fans. La plus belle tournée d’un groupe qui n’en finit pas de détonner sur la scène française. Faisons fi des hésitations. Indispensable, quoiqu’il en soit !

Noesis.

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