jeudi 7 mai 2009

INDO BERCY. 19 MAI 2007



Coupure de son, excoriation des sentiments.
Un Bercy mené à la baguette par un Nicola, maître d’orchestre d’un concert monstrueux.
Indochine a enfanté, ce soir, d’un spectacle à fleur de peau. Tambour battant, le public s’engouffre difficilement dans cette arène aux allures de chaudron bouillant.
« Sirkis, les fidèles qui vont suer pour toi te saluent ».
Le jour de gloire est arrivé, l’étendard sanglant est levé. L’écran tombe, le cœur se met en branle, une jeune fille martèle le rythme des premières émotions. Dans la salle, une marée humaine, à l’unisson, attend fébrilement. Le rideau s’effondre, Bercy succombe.
Toujours ces projections vidéo entêtantes, ce monde à part, l’âme d’une formation enchanteresse. L’émoi des premières fois est intact. La défloraison est violente pour la belle Sirius qui accompagne Noesis sur cette date d’exception. Les larmes pointent, le trouble s’installe. Cette entrée en scène marque les esprits. Les vieux démons indochinois désinhibent la jeune fille. Erotisme mesuré, la moiteur des corps qui se rapprochent plonge la salle dans un maelstrom d’ivresse et de secousse.
Les gradins tremblent, le bateau vacille, le chaos est déjà proche. C’est dans cette ambiance survoltée que la sono fond littéralement. Les fils électriques suintants, les guitares qui perlent, les murs ruisselants, l’apoplexie était inévitable. INDOCHINE fait péter les plombs. Cataclysme prévisible. Alice et June nous emmènent au pays des cauchemars. Vingt cinq minutes de doutes, la tension est palpable.
Finalement, les demoiselles renaissent sous les accords d’un Boris qui veut en découdre. Bercy se relève. Un deuxième round surexcité, impossible de retranscrire pareille furie. Les fans en veulent encore plus. Avides de sensations fortes, ils portent le groupe vers des sphères jusqu’alors jamais rencontrées sur la tournée. Ce soir, INDOCHINE explose les conventions. L’urgence broie les plus fébriles, l’état d’apoplexie est déclaré.
Les miss Marilyn et Adora enfoncent les clous plus profonds, dans la douleur. Crucifié sous l’autel de la perversion, le public est écrasé sous le rouleau compresseur.
L’orchestre symphonique d’Hanoï, grandiose, qui se dévoile termine le travail au corps. Les attaques de violons envoient les adorateurs d’un culte en noir dans les cordes. Troisième Sexe est revisité, avec un supplément d’ « humanité ». Hanoï apporte un vent de fraîcheur dans la salle. Le souffle coupé, l’écoute est attentive, respectueuse. Religieuse. Nicola regarde, admiratif, ces musiciens hors du temps. L’instant est délicieux. « lời cảm ơn » -Merci-

Les guitares saturées succèdent aux harmonies délectables. Les moins de dix huit ans sont priés de fermer les yeux, le Vibrator s’insinue sous les jupes. L’aventurier soulève celles qui en demandaient davantage. Dans la fosse, c’est la jungle Birmane. La vallée infernale ne faiblit pas sur la reprise YOU SPIN ME ROUND.
« Open up your lovin' arms, Watch out, here I come »
Le plaisir est total, des relans de l’instru de CANARY BAY se posent subtilement sur ce classique revisité avec brio.

Une dernière douceur. Il est déjà minuit. Tallula nous amène au pays des songes, la tension retombe lentement. Un dernier souffle de plaisir. Il est temps de se souhaiter bonne nuit.
Onirique.

Noesis.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire