jeudi 7 mai 2009

Lofofora: Mémoire de singe.



C’était une belle journée d’Octobre froide et claire. Les horloges sonnaient treize heures, alors que résonnait en ville le nouveau brûlot de Lofofora.
Aujourd'hui, il y avait de la peur, de la haine, de la souffrance, mais il n'y avait plus aucune dignité dans l'émotion. Il n'y avait aucune profondeur, aucune complexité dans les tristesses.
Le groupe allait alors y remédier. *

« Toujours plus fort, encore plus loin ! »
De mémoire d’éléphant, on n’avait jamais entendu pareil album chez Lofo ! Produite par Laurenx Etxemendi, le cerveau responsable du dernier Gojira, cette nouvelle bataille envoie un son beaucoup plus travaillé qu’à l’accoutumée. La campagne sera violente, les soldats sont en place. Mémoires de Singes : premiers tirs d’avertissement. Apeuré, l’auditeur fonce tête baissée sous les sommations graves du Grand Frère Reuno. La guitare blesse, la batterie rejoue les canons de Navarone. Impossible de passer aux travers des balles. L’album rentre dans le tas et ne fait pas dans le détail. Nous autres bagarre et aligne déjà de malheureuses victimes. Le metal des armes de Lofo luit sous le soleil brûlant.
La révolution est en marche. L’artwork impressionne par ses visions violentes, la société se décompose aussi vite que les cadavres qui se sont risqués à l’écoute du skeud. Terriblement efficaces, les cartouches ne ratent pas leurs cibles. Comme des bêtes pastiche la vision édulcorée d’un petit prince. « Dessine moi un monde idéal et je serai ton animal apprivoisé. » Reuno, malin comme un renard, ne brosse pas l’humanité dans le sens du poil.
L’urgence du punk, le brasier du hardcore. Le nouveau Lofo cloue au mur, ou sur la croix (Dernier Jugement).
Une fuite permanente. Sur des rythmes lourds de sens, Lofo remet une nouvelle fois les pendules à l’heure de la contestation.
Décret national : Mémoire de Singes est une œuvre dangereuse, subversive. Elle sera bien vite vaporisée par nos hautes autorités.
Big Brother is watching you ? Rien à faire !
Profitez de Lofo, tant qu’ils peuvent encore l’ouvrir !

* 1984, Georges Orwell. Librement adapté

Noesis.

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