jeudi 7 mai 2009

INDOCHINE : La République des Meteors



C’est un trou de verdure où chante une rivière…
Annoncée dans le fracas des sirènes, des discours enflammés et du rugissement, La République des Meteors a de quoi réveiller notre dormeur du Val.
Difficile de ne pas partir une nouvelle fois au combat et d’y laisser nos appréhensions sombrer en charpie. Le soldat fonce tête baissée au travers des nouvelles lignes indochinoises. Insidieuses.
Retour vers une campagne forte et brûlante.

Abdiquons d’entrée. La République des Meteors est une incroyable réussite. L’abattage de morceaux taillés à la baïonnette impressionne. L’album restera gravé comme la plus grosse boucherie sonore d’un groupe toujours conquérant. Le pacte de non agression est brisé dès les premières notes de Go Rimbaud, Go. Une emprise maladive s’abat sur l’auditeur, impuissant. La main sur sa poitrine, deux trous rouges au côté droit, il avance, titube sur la dépouille d’un Nicola Sirkis, adolescent mort au combat. Nature, berce-le chaudement : il a froid, « les rafales ont déchiré ses vêtements »…
Le chanteur use encore d’un langage imagé, une poésie des maux qui peut dérouter. La production est étouffante, Un Ange A Ma Table et sa batterie martiale ne laissent aucun répit. Taillé pour les tranchées du Live, l’album fera l’effet d’une bombe en fosse. Les corps se disloqueront sur les pleurs saturés du Dernier Jour, et se balanceront façon boîte à musique sur Junior Song.
Véritable monstre de cohérence, La République des Meteors effraie presque. Magma d’influences digérées (NIN en tête, ne jouons pas les estropiés), l’album bouillonne et déborde d’énergie (le machiavélique L World, une balle en plein cœur). Oli De Sat, l’alchimiste fabuleux, fait frissonner l’univers indochinois de nouveaux parfums enivrants (ukulélé, glockenspiel, piano jouets, fanfare, etc.).
Indochine prend à nouveau son destin en main. Totalement affranchies des bonnes règles à respecter au combat, les troupes manoeuvrent à contre sens et déclenchent l’assaut là où personne ne les attendait.

Noesis.

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