mercredi 6 mai 2009

Mika, Lille, Paris.



Lille et Paris, les deux premières dates de la tournée européenne de Mika affichent complet. En ouverture, Yelle enflamme le public du Nord sans souci. Ses fantaisies féministes décomplexées séduisent plus difficilement la capitale, plus frileuse. Les basses percutantes transpercent le torse. La prestation introduit à merveille l’univers totalement barré de Mika. Une fessée cul nul. Rien que cela !
« Relax, take it easy ». A bien y réfléchir, aucun autre titre ne pouvait faire autant décoller ce début de concert. Une belle et douce énergie qui monte crescendo. Mika, impeccable dans son costume blanc, est tout sourire. Le public se fait entendre, la communion est parfaite. La tension ne faiblira qu’à quelques instants (Stuck in the middle, My Interpretation). La salle se met en branle lorsque résonne les premières notes de Big Girl. Deux femmes rondes (et beautiful) prêtent main forte au chanteur pour quelques déhanchées sexy sur la scène parisienne. Partout, les fans dansent. Jeunes et moins jeunes, Mika les rassemble tous dans une ambiance enchanteresse. Les yeux des enfants pétillent, les adultes sourient nerveusement. Mika arpente les planches tel un djinn mutin. Sa fraîcheur est touchante. Pro, mais pas trop. Communicant et à l’écoute. Le concert rêvé ? Ce n’est pas impossible.
Le groupe nous transporte d’un songe à l’autre avec une facilité déconcertante et crée une brûlante intimité sur les titres les plus calmes. Les éclairages renforcent cette atmosphère de sincère camaraderie. Une section cordes remuera les tripes dans la ville lumières. Any other world souffle le public. L’émotion est à son comble sur le pont de Happy Ending. « Little bit of love » nous murmure Mika, avant une poignante montée en tension et dans les aigus. Les chœurs sont assurés par les spectateurs, définitivement conquis, à la lueur des briquets. Ailleurs, là où l’enfant vit encore.
Billy Brown, conte gay attendrissant, nous replonge dans la pop anglaise des Beatles. Holy Johnny, nouveau titre, plus country nous fait voguer sur le Molly Brown de Disneyland. Le voyage est encore plaisant. Le bateau fendra les flots jusqu’à la magique reprise de Behind Blue Eyes des Who. Sous la neige, Mika se blottit contre un pantin articulé. Le temps est en suspend. Encore groggy de cet instant à part, on se laisse surprendre par l’intro de Love Today. Les Zénith se transforment en dance floors gigantesques. Torse nu, à Lille, Mika somme le public de chanter avec lui…Le morceau est réarrangé, le final est monstrueux. Le bel éphèbe se met aux percussions et fait encore monter la température. Un solo de basse (évincé à Paris pour souci technique) s’imbrique dans cette nouvelle version et claque dans tous les coins. Enorme !
Après cet instant de bravoure, Grace Kelly ferait presque pâle figure ! La dernière avant le rappel. Le public se donne sans compter. Un couplet est chanté en français, comme lors du concert à l’Olympia en Juin. Avant de terminer le travail avec Lolippop, Mika emprunte l’appareil d’un fan pour photographier la belle folie ambiante.
Nouveau retour en enfance. Des ballons sont lâchés en fosse (Quoi Muse ?), le groupe affublé de costume d’animaux en peluche s’amuse sur scène comme dans leur chambre de môme. Confettis, serpentins, et même un lapin danseur dans les gradins, la fête est totale. Tout le monde se lâche. Un véritable plaisir pour les yeux. Les parents chantent à l’unisson, les fans se trémoussent. Un véritable moment heureux.
Le petit théâtre de Mika ferme ses portes. Rarement, un concert n’aura été aussi synonyme de récréation. Les yeux plein d’étoiles, l’auditoire redescend lentement. Can you feel it des Jacksons résonne dans la sono alors que le Zénith se vide, encore empli de cette joie communicative. Mika serait-il le nouveau remède contre la morosité ? A l’extérieur, la nuit est belle, la foule chante, les sourires sont de tous les regards. Merci Monsieur !

Noesis.

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