Le Splendid n’affiche pas complet ce soir. Néanmoins, il est rempli de jeunes filles qui savent se faire entendre. Quelques jeunes garçons ténébreux les accompagnent, et testent leurs voix gutturales qui muent difficilement.
Pas de première partie. Le logo Killerpilze flotte fièrement au dessus de la scène. Les quatrièmes troisièmes du lycée germanique de Lille révisent le classique hymne de Secret Story. Popolo popopo po. …
Le rock allemand est partout ces temps-ci. Une invasion (der Killerpilze) orchestrée par le phénomène Tokio Hotel. Force est de constater que le groupe de ce soir a encore beaucoup de progrès à accomplir pour tenir un public adulte en haleine.
Rapide coup d’œil de la salle : en fosse, les anarchistes de 15 ans et demie. Derrière eux, les parents, sagement assis… Au milieu de ça, les journaleux, un rien moqueurs…
Sur scène, les babies rock semblent un peu perdus derrière leurs gros instruments. Ils jouent vite, pas forcément juste. Le concert part un peu dans tous les sens. Sur chaque morceau, les fans sont appelés à chanter. L’exercice devient vite lassant, car systématique. De même, les distributions de cadeaux incessantes, les lettres d’amour, et autres gris-gris cela ne fait pas très rock… Qui a dit Lorie ?
En somme, la drôle impression d’assister à la kermesse de l’école Notre Dame du Sacré Cœur. Les jeunes filles rebelles mais pas trop, montrent leurs jolies formes, et soulèvent leur t-shirt. Ce qui ne manque pas d’interpeller Jo, le chanteur qu’il est beau. « Do you want to have sex with us ? » Quand on sait que le mini moi derrière les fûts à 14 ans, cela laisse songeur…
Difficile pour les plus de 18 ans, d’apprécier pleinement cette belle communion entre potes du même age. Le courant passe admirablement bien entre le groupe et ses fidèles. Est-ce cela, la clé d’un bon concert ? Pas sûr. Cela dit, il est toujours appréciable de voir que les kids se mettent de plus en plus tôt au rock. Alors, bien sûr, on pourrait s’appesantir sur les ratés du concert, les accrocs et autres cafouillages dans les cordes, etc.
On préfèrera rester sur une ambiance de douce folie qui fait parfois plaisir à voir. Nos jeunes ne sont pas que de gros fainéants qui zonent dans les halls d’immeubles. Ils savent aussi s’amuser sainement, la bière à la main, et les seins à l’air.
Tout ce fourre tout de concert cadre, en fait, admirablement bien avec le côté fantasque de Killerpilze. Ces trois gamins (et un suppléant) sont là pour s’éclater avec leurs acolytes. Mais ne veillez pas trop après le concert, les enfants, y’a école demain !
Noesis.
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