jeudi 7 mai 2009

Soulfly / KORN Le 06/06/06 Zénith de Lille



Zénith en configuration réduite pour deux formations dynamite.
Avant que Soulfly et Korn , maîtres de cérémonie, n’investissent la scène habillée d’un sobre rideau fermé, Flyleaf peine à convaincre. Le combo texan ne semble pas savoir envahir l’espace autrement qu’en sautant partout. Drôle deux minutes durant. Irritant au bout du troisième morceau. Bassiste et guitaristes, apparemment fiers descendants d’une lignée de kangourous, rebondissent guillerettement, tandis que la chanteuse s’époumone avec applicaton. Pas de chants gutturaux, juste des cris aigus qui percent les tympans. Mais les oreilles sont davantage mises à mal avec un ingénieur du son manchot.
Bref, si vous cherchez un improbable mix entre Hole, PJ Harvey ou même Jenifer… En somme, un truc qui ne ressemble à pas grand-chose d’uniforme, Flyleaf pourra vous faire remuer.

Changement de braquet.
L’étendard DARK AGES de Soulfly s’invite sur l’étoffe rougeâtre.
Noir dans la salle.
La Bande Originale de Conan le Barbare se fait entendre. Basil Poledouris, auteur de cet énorme Riddle of Steel, Riders Of Doom peut être fier. Soulfly entre en scène de façon majestueuse.
La tension monte encore d’un cran quand résonne l’intro de Babylon. Abasourdi, exalté, presque en transe, le public communie sur la Prophecy, avec le maître. Le set court, mais intense, est imparable. Pas de répit, les morceaux sont lâchés en pâture à une assistance passionnée. 45 minutes qui tiennent du mystique. Roots broie le Zénith. Chaleur, harmonie, c’est la grand’ messe. Primitive et Eye for an Eye, en finissent avec une foule contemplative.
En moins d’une heure, Max Cavalera a prêché la bonne musique aux fidèles.
Amen.

Les kids en ont gardé sous le pied. Le chien de Bakersfield n’est pas encore sur scène que des cris résonnent quand son pieds de micro –réalisé par HR Giger- est découvert. L’intro de It’s On tourne, les lumières rouges sang balaient la salle. Pendant de longues minutes, le public est en attente. Entêtante, la boucle hypnotise et c’est une libération quand le rideau central tombe enfin. David, à ses fûts, salue les fans. Fieldy et Munky arrivent lentement, l’air goguenard. Ils en imposent.
Lille, le seigneur de ton Zénith s’apprête.
Jonathan Davis, investit les lieux.
Hystérie collective, quand les premiers mots sont lancés. Jupe plissée, t-shirt moulant, chaussettes relevées, baskets, cheveux fous. Mr HIV tout de noir vêtu est intimidant. Bluffante, sa voix est en place et ne faiblira que très rarement au cours de la soirée. La basse de Fieldy éclabousse tout sur son passage, elle est parfois même trop présente, vrombissante au dessus du groupe. Aïe, mes oreilles !
Clown est offerte en collation. Le gros du set arrive quand les deux derniers pans de rideau tombent. Love song, extrait du dernier album –pas forcément moins bon que les autres…-- voit l’apparition d’animaux de cauchemars, yeux révulsés. Le lapin de Wonderland est en sale état, et les trois petits cochons semblent avoir bouffé le loup. Cette nouvelle formation apporte une réelle force à la musique de Korn. Percussions, éléments électros, guitares additionnelles, donnent un véritable coup de fouet aux quatre membres originels, déjà incroyablement en place.
Des titres comme Here to Stay, Counting On Me, Somebody Someone, prennent une nouvelle dimension. Le spectacle grand guignol s’accorde aux textes sombres du leader. Une réussite.
Malheureusement, le son n’est pas sans raté. Avec autant de monde sur scène, il en est parfois cacophonique… Cependant, rien de bien méchant quand on compare avec d’autres équipes à tendances masqués…

Aujourd’hui, Fieldy est en grande forme et s’amuse sur scène. Il bouge, sourit, salue et danse ! Chose assez rare pour être notifiée.
Quel régal de revoir le groupe dans de telles conditions. Munky scrute le public, le plaisir d’en découdre. David, métronome, ne commet pas trop d’impairs –oui, toujours comparé à la brigade de clowns…--, le groupe peut s’abandonner.
Enfin… Pas trop.
Tout est millimétré.
Néanmoins, Jonathan se fendra d’un long discours de remerciement. Chaleureux et visiblement euphorique face à la chaleur du public Lillois. Le temps de souhaiter, aidé par le public, l’anniversaire de Munky, Jonathan nous amène Blind, sur un plateau en argent. C’est Woodstock dans la fosse. On met les bouchées doubles pour le dernier morceau. On veut être à la hauteur de l’évènement. Belle image d’allégresse musclée vue des gradins.
Puis, lentement, l’auditoire redescend, sonné par un Live d’une rare intensité. Korn distribue au loin, médiators, et baguettes. Il salue les troupes. Je peux m’endormir, rassasié.

Noesis.

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