jeudi 7 mai 2009

LUKE. Lille, Splendid. 02/11/07



Une file d’attente qui s’allonge sur quelques centaines de mètres. Luke fait le plein ce soir au Splendid. Le temps de doubler tout le monde pour rejoindre le carré presse, et les lumières s’éteignent.
Alexandre Varlet ouvre pour Luke avec un set énergique. Des refrains aux relents sioux se posent sur des mélodies envoûtantes. « Je n’ai pas le sens de l’orientation… ». Le public, le perd, lui aussi, face à ce groupe complètement atypique. Totalement barré.

A l’intérieur, résonne avec fracas. Le son saturé en grave, pose une atmosphère lourde, qui sied bien à Luke. Le concert décolle réellement. L’auditoire quitte La Terre Ferme, et tressaute de plaisir. « A l’abri de l’enfer, à l’abri du bon Dieu », dans ce Splendid, qui ce soir encore, s’affirme comme une grande salle rock. La température monte d’un cran, dès les premières notes d’un Soledad, mené sous amphet’ ! Le public dopé par une belle énergie communicative, rugit de plaisir. « Crie, juste pour voir ! » hurle alors Thomas…

Au loin, un petit bout de six ans tout au plus, debout sur son siège, bat la mesure, le poing levé. Impossible de ne pas succomber au mordant du groupe. A poil en acoustique, enragé dans l’électrique, Luke délivre une performance exemplaire. La sincérité transpire sur chaque nouvelle interprétation. Les morceaux s’allongent, déstructurés, pour le plus grand plaisir d’une fosse en ébullition. La chaleur devient vite insupportable. J’ai oublié, grogne et crache sa hargne à la face d’un auditoire, médusé. L’urgence se ressent jusque dans les éclairages affolés. Zoé fait retomber ces coups de chauffe. Pas la tension. Sur la corde raide, le titre s’étire presque dans la douleur.
La tête baissée ou en arrière, les aficionados se livrent corps et âmes. La Petite France en a sous le pied. La révolution est en marche sur Hasta Siempre. Mais elle n’est rien face au soulèvement qu’allume La Sentinelle en deuxième rappel. Les Paradis Rouges portent alors un Splendid sous pression, vers des cieux agités. De partout, les corps s’entrechoquent, les paroles sont scandées, telles des slogans. Luke quitte la tribune et laisse une assistance vidée. Les enfants de Saturne, repus, esquissent quelques cris au dehors avant de braver le froid.

Noesis.

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