mercredi 6 mai 2009

MUSE : Lille



Comment cela ? Encore un déçu dans les colonnes de B-Side ? Serait-ce un complot ? Pourtant, promis, rien ne laissait présager pareille désillusion. Fervent admirateur et défenseur du mégalotrio depuis Showbiz, la douche froide n’en est que plus difficile à supporter.
Razorlight ouvre néanmoins de fort belle manière cette soirée. Groupe à tendance seventies. Frontman charismatique habité. Rares sont les premières parties à donner un véritable concert de qualité en amuse bouche. Chapeau bas Messieurs.
La salle est en surchauffe. Les idoles vont entrer en scène. Hystérie, extase, le temps est en suspend. Et là, c’est le drame. Map of the problematique n’a pas la carrure pour torpiller un début de set. Grandiloquents, prétentieux et sûrs de leurs effets, les trois bonshommes déboulent sereins. La voix est toujours en place, cela joue fichtrement bien, mais l’ennui pointe déjà. A grands renforts de néons façon Fête à Neuneu, et d’écrans abrutissants, on nous somme de rentrer dans cet univers de toc et clinquant. Les images du concert filmées en direct sont montées sur les rails du Space Mountain. Cela va vite, très vite. On ne voit rien. On ne retient rien. Passez moi un aspirine.
Butterflies and Hurricanes, mon titre fétiche, arrive sans crier gare. Enchaînement impromptu. La set list alterne les hauts et les bas, aucune montée en puissance. Bizarrement, elle est remaniée à chaque concert. D’aucuns diront que le groupe peut se permettre cette fantaisie pour faire plaisir aux fans. D’autres penseront qu’ils cherchent encore le show définitif après sept mois sur les routes…
Supermassive Black Hole atomise les oreilles avec un son inaudible. Bourré des effets de style inutiles que chérit tant Matthew, le titre, déjà pas fameux sur galette, n’en ressort pas grandi.
« Mais que se passe t’il ? » « Mais qu’est ce qui se passe ? » Serait ce un remake des Inconnus sur scène ? Je souris, presque gêné, face à ce jogging force rouge d’un goût discutable que porte Matthew, et devant Chris, statique, qui se remet difficilement d’une gastro carabinée. Seul Dominic est le digne descendant du groupe que je chérissais sur scène. Les titres passent et se ressemblent. Le service après vente est de piètre qualité ce soir. Lille, petite ville de province anecdotique dans la tournée marathon –d’où le jogging ?- n’aura pas droit aux versions extended de Bliss ou de Assassin. Encore moins aux sections cuivres sur Knights of Cydonia et City of Delusion. C’est à n’y rien comprendre. Où se cache donc le trio rageur et pressé d’en découdre ?
Jamais, je ne me suis senti concerné. A aucun moment, le groupe n’est venu me chercher. Je ne voyais au loin sur scène que trois jeunes joyeux larrons –excepté Chris serrant les fesses, crispé…- qui s’amusaient comme des sales gosses non respectueux. Sunburn, monument Pop Rock, est déterré sans les honneurs en rappel, vite expédié. Incroyable. Knights of Cydonia termine le boulot. En deux temps, trois mouvements, on éteint les lampions et on remballe le kiosque à Neuneu. Je sors dépité. Les camions sont déjà à l’entrée du Zenith. Il faut vite partir, Chris est pressé de rejoindre son trône. Le groupe, quand à lui, aura perdu le sien dans la bataille.

Noesis.

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