jeudi 7 mai 2009

LAFEE : Jetzt Erst Recht



Du potentiel, oui. Un univers, non.
Lafee, seize ans, continue l’invasion allemande. Ils seront bientôt plus nombreux que les québécois… Ecouter, Jetzt Erst Recht, c’est un peu comme faire ses premières armes dans le metal. Un retour en arrière, au temps où l’on n’ y connaissait pas grand-chose, et où l’on s’extasiait sur le guitariste des Guns. L’esbroufe, avant tout. Lafee, est donc conseillé aux enfants qui veulent s’adonner aux doux plaisirs du rock. Les spécialistes, passez votre chemin.

La cible est jeune. Très jeune. Partant de ce principe, l’album est fichtrement bien fichu pour commencer en douceur. Il devrait presque être une étape obligatoire dans l’apprentissage du mouvement. Très scolaire, Lafee ! Tout y passe, les clichés gothiques, les guitares et la voix mixées sous une pluie d’effets, des rythmes communs, les slows dépressifs, etc. Rien de nouveau. Mais tout ceci reste agréable à l’écoute. Le son n’est pas saturé, mais bien lisse. L’auditeur n’est pas malmené, tout est fait pour l’accrocher dès les premières notes. Les riffs se ressemblent tous, musclés mais pas trop. Vaste entreprise de séduction, Lafee, c’est un peu la négation de ce qu’est réellement le metal.

Terriblement pop, la musique de la demoiselle ne casse pas trois cordes à une Gibson. Mais les plus jeunes ne devraient pas bouder leur plaisir. Nouvelle Britney Spears, hybride, la robe entre deux mondes, Lafee relance le débat d’un rock sans âme. Les titres s’enchaînent, le plaisir immédiat est là. Les cornemuses sur Küss Mich aguichent l’ado lassant, l’électro s’invite parfois. Des cris de chats (la queue coincée dans la porte) se posent sur des solis évidents (Heul Doch). Un peu fourre tout, l’album ne séduira donc que les novices ou les aficionados d’un metal au féminin façon Evanescence. Vite consommable, malgré sa sincérité apparente.

Noesis.

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