mercredi 6 mai 2009

NIN LILLE 23 Février 2007.



He hurts me today.

Sir Reznor est en France. Après deux Olympia combles, la formation culte NIN vient prêcher pour les adorateurs lillois. Véritable messe, pèlerinage pour bon nombre de vieux metalleux, le Zénith accueille les disciples du maître indus. Moyenne d’âge à la hausse, fréquentation en baisse. Qu’importe.
Première partie fort dispensable. THE POPO. Fausses notes, set en dent de scie. Inintéressant.
Il était temps que les choses sérieuses débutent. Les lumières s’éteignent et déjà la rage se fait sentir sur scène. Pinion et Love is not enough lancent les hostilités. Trent remue nerveusement. Il en devient parfois bestial, pour le plus grand plaisir de la gente féminine. Il en impose. Le jeu de lumière est encore minimaliste. On peine à voir les visages suintants. Tout en ombres, les corps se confondent et se fondent dans une musique hallucinante. Les premiers ébranlements d’un concert qui donne le vertige.
SIN et ses relans de new wave poisseuse balaie la fosse. La température monte d’un cran, les rifs martèlent le crane, les beats s’entrechoquent. Une étreinte démesurée, le saint graal est à Lille. Groggy, on ne mesure pas encore le poids de l’évènement.
Les titres s’enchaînent dans une pression de tous les instants. Le public est à la merci du maître de cérémonie, et répond à la moindre injonction. Véritable communion fétide et asphyxiante, cette heure et demie sera éprouvante. Malgré des baisses de régime dans les atmosphères lourdes et indigestes, chères à SKINNY PUPPY, on ne sait jamais à quoi s’attendre. De la pestilence d’un Help me, I’m in hell, ressurgit le spectre du Pornography
de Cure. Sur nos gardes, on assiste, estomaqué, à la montée en puissance du redoutable HURT. Sans nul doute, le grand moment de cet abject tour de chant. Le silence est écrasant, la dernière partie du morceau est étouffante.
Alors, bien sûr, l’absence de projections vidéos comme sur la tournée américaine est à déplorer. Ces images qui apportent tellement et qui font partie intégrante de NIN n’ont pas fait le voyage jusqu’en Europe. Dommage, on se console avec une interprétation vibrante, et un homme habité par sa musique. Au-delà de tous qualificatifs, il surnage, il serait assis à la droite de Dieu le Père que ça n’étonnerait plus personne. Figure emblématique, artisan des symphonies les plus déstructurées du metal. Il est le précheur et le pécheur, l’homme et la bête.
L’œuvre de chair s’achève sur le très dansant The Hand That Feeds. Les croyants lèvent les yeux au ciel, le miracle s’évapore déjà. Plus qu’un dernier titre. On communie encore ensemble sur Head Like A Hole. On lui lance les dernières preuves de notre foi. Les cierges se rallument. Humblement, les fidèles quittent le Zenith du culte, non sans offrir une dernière offrande au stand merchandising.

Noesis.

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