jeudi 7 mai 2009

JEANNE CHERHAL: l'eau.



Conspuée par un Jean Bernard Hebey aigri chez Ruquier, Jeanne Cherhal, vous m’étiez apparue comme une femme fragile qui défendait son travail avec passion. Face au méchant bougre chroniqueur, votre pimpant album avait été finalement éclipsé pour un jeu de bons mots qui ne laissait guère place à l’expression musicale.
L’eau est tellement loin de l’agressivité déblatérée ce triste jour. Légere, aérienne, Jeanne, vous ne coulez jamais au fond du lac. Les brasses sont douces, amples. L’auditeur vogue de titres en titres, soufflé par une délicate brise.
Canicule met le bateau à flot. Sur un rythme entêtant, votre voix atypique s’aménage de vastes espaces de liberté. Pas toujours juste, le chant participe à cette impression de vagues qui roulent. Un délice fugace pour l’oreille. Une ambiance aquatique berce la fragile barque Cherhal. Toujours sur le fil du rasoir, l’émotion est à fleur de peau. L’amarrage n’est jamais envisageable, toujours le désir de flotter vers vos cieux cléments.
Tu m’attires, Jeanne. Impossible de détourner l’attention de tes mélodies onctueuses. Imaginons nous, seuls au monde, sur une plage de sable fin, caressés par une frêle houle. On dirait que c’est normal aux gens. Nos corps proches, nos soupirs au rythme de tes sonorités charmeuses.
Dame Jeanne, vous avez enfanté là, d’une œuvre enchanteresse. Un paisible cocon dans lequel on plonge sans heurt. Le bain est des plus agréables, de ceux que l’on partage autour de bougies qui crépitent.
Je vous embrasse tendrement.
Votre fidèle Noesis.

Noesis.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire