mercredi 6 mai 2009

MC SOLAAR. Aéronef. Le 16/12/07.



Dimanche, 18h, moins 12°c. L’ Aéronef est bien rempli pour accueillir la première partie.
Philemon s’inspire de la mise en scène live de Billie Jean (Michael Jackson) et soigne son entrée. Des bruits de pas résonnent, l’artiste arrive, une valise à la main, lançant quelques regards au public. Il installe la mallette sur un tabouret, l’ouvre et en sort un micro. Malheureusement, une unique bande son accompagne la belle voix, douce et coulante. Seul sur les planches, difficile d’investir un si grand espace. Pourtant, Philemon arrive à construire un univers solide, entre hip hop et soul. Il prend et donne du plaisir. Il sait chanter et enchanter, son petit jeu de rimes improvisé rappelle une nouvelle fois Michael Jackson à nos beaux souvenirs (ABC). Nul doute que l’album L’excuse, ne se fasse une belle place dans le paysage musical français !

Solaar pleure. Et si la grande révélation de la soirée était le charismatique Philemon ? Difficile de pardonner à Claude MC, le concert fort peu enlevé de ce soir. Désinvolte, immobile, le rappeur n’impressionne pas, dans un premier temps. Carpe Diem, extrait du dernier Chapitre 7, n’a pas la carrure d’un titre d’ouverture. Les grands classiques sont revisités, réorchestrés avec plus ou moins de bonheur. Des projections peinent à souligner une ambiance. (Caroline, nous emmène par exemple dans les étoiles…)
MC donne peu, il semble discret, presque timide, propre mais pas vibrant. Les travers de la rime facile explosent live. (Je suis un homme de l'ombre, j'ai vécu dans la pénombre. Nous ne sommes qu'un petit nombre, mais, nos ennemis sont nombreux. T’inquiètes.) Mais le flow touche encore, parfois (Séquelles).
La faute à un artiste qui ne fait pas le show, les lumières (superbes) et le reste de la troupe prennent le pouvoir et écrasent le front man. La choriste sexy le met souvent à l’amende : le très chaud Hasta La Vista. Un Solaar pas solaire, à son tour victime de la mode des show nonchalants et peu investis. Il n’y a que très peu de partage avec une foule, pourtant en demande. L’envie de bouger de là se fait ressentir.

Mais, étrangement, le concert adopte alors un nouveau rythme de croisière, bien plus incisif. Sur Si on t’demande, le chanteur rebombe le torse, davantage concerné. Avec Bambi Cruz, la prestation convainc et rappelle le bon son du 113. De même, MC emporte tout sur Inch’Allah. Un tel regain de charisme tient du miracle. Le public lève les bras et danse avec lui, obsédé par l’hypnotique danse du ventre de la belle choriste.
L’émotion à fleur de peau transparaît même dans cette seconde partie. La ritournelle Au clair de la Lune, sur les enfants soldats, touche. Bien plus rentre dedans, Solaar pleure reste une valeur sûre. La fin du titre envoie toujours autant. L’accélération salvatrice met l’Aeronef à genoux !
Reste deux titres en rappel. Merci, sincère et humble, Solaar en costard s’adresse aux fans. Attendrissant. Enfin, Da Vinci Claude atomise la salle. Le son rock sied particulièrement bien au chanteur, qui signe là sa meilleure prestation de la soirée. Un nouveau souffle tardif qui permet de quitter la salle, le sourire aux lèvres. Solaar sort tout de même vainqueur du combat, in extremis. Mais il aura perdu bon nombre de plumes dans la bataille…

Noesis.

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