jeudi 7 mai 2009

HUMA 2007 (Première partie)



D’un rassemblement des forces de gauche, La Fête de l’Humanité est devenue, bien malgré elle, un immense festival musical où les grosses pointures se succèdent à un rythme infernal. Cette année, Razorlight et Iggy Pop font le déplacement à La Courneuve, Luke et Les Fatals Picards font face aux rouleaux compresseurs. Les belles Olivia Ruiz et Ayo apportent une jolie touche sucrée, tandis que Johnny Clegg et Origines Contrôlées nous proposent un voyage haut en couleurs. Le soleil brille, les filles sont jolies, les spécialités culinaires régionales et mondiales ravissent les sens. Le séjour sera synonyme de plaisir.
Rarement le terme fête aura été honoré avec pareille ferveur. Trois jours à arpenter les allées d’un gigantesque site dans une ambiance bon enfant. Ci et là, des guinguettes improvisées et des dance floor endiablés. Toutes générations confondues, autour d’une idée de la gauche unie.
80000 personnes sont annoncées devant La Grande Scène. Vif succès. Faut pas baisser les bras, Johnny Clegg motive les troupes avec un titre qui mêle anglais, zoulou et français. L’enchaînement avec Scatterlings of Africa est un ravissement, sous une chaleur estivale. Les chaudes couleurs sur scène accompagnent cette musique du monde qui prône la tolérance. La bataille de danses zoulous et urbaines va dans ce sens. « Vive la France, Vive l’Afrique ! », un cri du cœur qui introduit le touchant Asimbonanga, qui s’écoute dans un quasi recueillement.

Grand Corps Malade séduit toujours autant. Les textes émeuvent ou font sourire. Son slam se ballade, insidieux, dans nos esprits, ouverts, réceptifs. Les rimes claquent, les thèmes frappent par leur diversité. Fabien raconte la vie, la fait vibrer. Le public est conquis par la sincérité du propos, la verve du verbe.
Au loin, sur la scène du Zebrock (comptez quinze minutes de marche !), Clarika enflamme un joli parterre d’accro à une musique un peu plus saturée. Son sens du spectacle fait mouche. Les anecdotes sur son idylle farfelue avec Robbie Williams (« He’s a good coup ») égaient un set carré qui ne peut faire l’impasse sur les vestiaires des garçons. Autodérision, danses improbables, communication efficace font de ce concert, une véritable surprise avant la déroute des Fatals Picards…
De mémoire de Picards, jamais ils n’avaient eu un son aussi lamentable. Les titres s’enchaînent dans une indifférence qui fait peine à voir. Difficile d’entrer dans leur réalité absurde, tant les paroles et instruments ne se distinguent guère. « On n’entend rien, on n’entend rien ! » protestent les Djembé Men et autres Amélie Poulain, qui font grise mine. La grosse déception.
Il valait mieux retourner sur La Grande Scène pour apprécier la classieuse et séduisante Olivia Ruiz qui mettait un terme à sa tournée de la femme chocolat, dans une ambiance surchauffée. De fait, le cacao se déguste avec délice. Christian Olivier des Têtes Raides croque la tablette avec envie sur le titre Non mais dis donc. Gourmands, les fans sont venus en masse, et se régalent devant ce spectacle maîtrisé de bout à bouche.
Il est déjà temps de prendre congés, la journée de huit heures est largement dépassée. François Hollande, présent sur les débats du lendemain, en appellerait à la grève pour moins que ça…

Noesis.

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