mercredi 6 mai 2009

OBISPO : Les Fleurs du bien.



Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Avec quelques mois de retard, on s’attarde enfin sur cette jolie pièce maîtresse de la carrière de Pascal Obispo.
Ce n’est pas du Baudelaire, on ne va pas se le cacher. Mais quelle drôle d’idée de singer le grand Charles avec pareil titre d’album… ! A croire que notre homme aime titiller le critique bougon.

Point de spleen dégoulinant sur cet opus. Le piano voix qui peut agacer chez l’artiste n’est plus représentatif de son travail, et il serait réducteur de ne voir que cette facette d’Obispo. 1980, single atomique, sonne pop et aura raison de nombreux dance floors. Les arrangements de titre tel que La Machine ont des relents sympathiques de rock crasseux, avec une jolie basse vrombissante. L’univers mis en place est intéressant, et ne s’éparpille pas inutilement. De la cohérence, parfois même de l’audace –Las Vegas et son voyage Big Band jazzy- !

Alors bien sûr, on parle ici de variété française, et il ne faut pas s’attendre à une révolution. Mais le petit côté décalé mégalobispo porte les compositions bien au dessus de la moyenne. A bras le corps, l’artiste arrache de beaux moments d’émotion, telle le joli Il Voulait de l’eau. Malheureusement, le trait est parfois grossier, et l’on se refuse à tomber dans le panneau. Libre comme Picasso, prône la différence, mais se fourvoie dans une conformité embarrassante. On s’était plu à croire que les vieilles bondieuseries n’avaient plus droit de citer sur cet album. Avec bonheur, d’autres moments plus légers, plus aériens inversent la tendance. Les Fleurs du Bien, dernier titre, invite l’auditeur à de jolies envolées sur la corde sensible.

Cinquième album, aux allures de chemin guidé pour son fils, on ne peut que saluer la noblesse du propos. A la fois naïves et innocentes, mais d’une rare fraîcheur, ces Fleurs du Bien parleront avant tout aux enfants d’Oz et de Neverland.
Fichtre, moi aussi, je tombe dans le cucul. Il est temps de changer le disque ! Allez zou, Rosa, tu sors du bus, et tu cours un peu. Mince alors !

Noesis.

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