TEHSS. UNDERGROUND

TEHSS. UNDERGROUND.

« Que l’on aime le Rock ou la pop, que l’on aime le son ou les mélodies enlevées, on se retrouvera forcément dans un des morceaux de TEHSS. »
Pas très engageante la biographie.
En gros, Tehss pioche un peu partout ses influences. Et effectivement, cela se ressent à l’écoute de cet UNDERGROUND, premier album en provenance de Nancy. Cela sent les Coldplay et autres Stereophonics à plein nez. De la musique anglo saxonne ennuyeuse ? Presque.
Le chant très plaintif peut agacer, mais les mélodies surnagent, en piquant tout de même quelques têtes au fond de l’eau. Share your life, générique de D&CO sur M6 –excusez du peu- reste en tête, mais ne marque pas l’esprit pour autant.
Déjà entendu, redite d’outre manche, abattement d’outre tombe. La presse s’enflamme, néamoins, saluant le talent des quatre musiciens.
Restons plus réservé, ils en ont à revendre et un sens de la mélodie qui fait mouche. Encore faut-il être sensible aux larmes et murmures d’un chanteur habité. Anyway, accélère le rythme et fait oublier les jérémiades. Toutes guitares dehors, on se plaît à croire que l’album a pris sa vitesse de croisière. Premières vraies sensations agréables. Mais Irish replombe le tout avant que Let me down ne remette les compteurs à zéro sur une belle énergie, avec une voix qui aligne de jolis passages aériens.
Difficile de cerner le style d’un groupe qui semble encore se chercher une identité. Les fesses entre deux chaises, l’auditeur se laisse séduire, mais décroche malheureusement bon nombre de fois. La sale impression d’assister à un road movie raté de Lynch. La lost highway rouge de la pochette est longue, semée d’embûches et de tourments impénétrables. Joking, par exemple, apparaît comme une vaste plaisanterie, tant la composition semble aux antipodes du reste de l’album.
Le bon goût –Bubble, To be in fear- cède le pas à des tunnels interminables –I can leave-dont on sort difficilement enthousiaste. Cependant, Tehss rafle la mise. L’audace et la rage de certains titres l’emportent sur les passages à vide. Et c’est avec une impatience non dissimulée qu’on les attend pour un prochain essai gagnant.

Noesis.